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dimanche 7 juin 2015

Veille axiologique 6

Valeur de bassesse ou le principe de Simmel

  
De la valeur des choses
Dans nos réalités sociologiques, on sait que la rareté fait le prix et donc la valeur des choses. Ainsi voit-on les gourous du capitalisme sauvage entretenir parfois la pénurie pour avoir les prix au niveau de leurs intérêts et de la plus-value escomptée pour leur prospérité.
Or, il est un principe appelé de Peter qui stipule que dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever à un niveau d'incompétence et donc d'incapacité de responsabilité du poste occupé. 
On peut formuler un principe similaire adapté aux valeurs sociales, inspiré de la même philosophie. On dira alors : Autant le prix d'une chose augmente, autant diminue la perception de sa nature vile; c'est sa valeur de rareté qui est dans le même temps une valeur de bassesse.
À ce principe, on pourra donner le nom du sociologue allemand Georg Simmel pour avoir développé des considérations en ce sens dans son Fragment d'une philosophie de l'argent de 1898.  
Voici sommairement ce que donnerait le principe de Simmel ou valeur de bassesse, appliqué à nos réalités quotidiennes et au phénomène sociologique ci-dessus.
Valeur de bassesse en économie et en politique
C’est le cas, par exemple, dans cette économie d'un marché qui n'a plus aucun repère éthique, sinon le gain à tout prix, où les mentalités sont envahies par un esprit mercantile des moins reluisants, en mesure de vendre une « merde » dans un bas de soie.
On sait d'ailleurs à quel point une telle image crue peut caractériser aussi les humains, politiciens et commerciaux de la foi.  
Ces derniers sont très actifs, de nos jours à arranger la scène politique des valeurs réelles, ce que commande normalement l'éthique, pour imposer leur valeur de bassesse.
Nous le vérifions dans les pays pris d'une frénésie de religiosité, comme au Maghreb, avec ces slogans supposés religieux de respect des valeurs quand ils ne sont que leur violation caractérisée.
C’est ainsi le cas du respect de l'altérité rejeté par des lois liberticides en terre d’islam, telles celles instaurant une homophobie injuste et immorale étant contraire aux moeurs populaires maghrébines tout autant qu’à l’islam originairement nullement homophobe.
Au Maghreb toujours, on a aussi la législation scélérate sur les stupéfiants qui s'arrange pour laisser courir les grands délinquants que sont les trafiquants pour ne s'occuper que des innocentes victimes que sont les consommateurs.
Pourtant, il est avéré que ces derniers ne sont pas plus coupables de fumer un joint qu'un fumeur de cigarettes, celles-ci étant bien plus nocives pour la santé que le cannabis.
On peut ajouter aussi le jeûne public qu’on veut imposer de force, par la loi, comme au Maroc, ou par les intimidations diverses, comme en Tunisie, alors qu’il n’est nulle obligation absolue de jeûner et le jeûne public n’a jamais été imposé dans l’islam vrai, car cela relève d’une ostentation réjetée par notre foi.
Valeur de bassesse en Méditerranée
On peut pareillement vérifier, en Méditerranée, à quel point atteint l'ineptie d'une politique quand le prix de sa mise en oeuvre atteint une hauteur exorbitante lui épargnant de la considérer dans sa nature réelle qu'est l'avilissement des valeurs humanistes découlant de sa mise en application.
Il s'agit en l’occurrence de la politique migratoire de l'Europe qui dépense des sommes faramineuses pour contrer une immigration clandestine quand il suffit de peu de moyens pour l'éradiquer et ce en rouvrant les frontières par le biais sécurisé du visa biométrique de circulation.
Est-ce que cela arrange les trafiquants de boat-people ? On compense ainsi par la hauteur des moyens mis en oeuvre de cette politique inepte la bassesse des principes qui la motivent puisqu'ils se sont révélés inhumains, générant des drames récurrents.
Valeur de bassesse en Islam
Revenons à la religion pour vérifier le principe de Simmel, et parlons encore de l’islam qui concentre aujourd’hui l’attention par le degré de bassesse atteint.
Les abominations du djihadisme suscitent chez nombre de musulmans, y compris parmi les modérés, un certain respect venant de leur animosité accumulée contre les régimes de dictature auxquels ils sont soumis ainsi qu'à leurs arsenaux législatifs scélérats.
De fait, la raison majeure et profonde reste que le prix payé pour sa foi, atteint-il une hauteur maximale dans l’ignominie, donne une sorte de fierté au fidèle, lui épargnant l’avilissement qui découle de son statut d’asservi aux régimes ainsi défiés par substitution et au prix de leur vie par les djihadistes.
Pour donner une illustration triviale mais combien éloquente, c’est ce qui se passe avec les courtisanes ou prostituées de luxe qui se vendent le prix fort, y gagnant une sorte de valeur de rareté, car non seulement atteignant le prix élevé des choses ayant valeur de rareté, mais ont aussi inversement valeur de rareté des choses atteignant un prix élevé pour quelque autre raison.
Ainsi, que ce soit dans le domaine du terrorisme ou de la prostitution de luxe, on compense par la hauteur de l’abomination ou de la somme payée la bassesse de base – à savoir la traduction d’une pareille valeur en cruauté d’un côté et en argent de l’autre.   
N'est-il donc pas temps de dénoncer une telle valeur des choses qui n'est qu'une valeur de bassesse en rétablissant à la rareté sa vraie valeur ?

Celle-ci est d'abord éthique, une sorte de fair-play en économie et son équivalent, un fair-pray en termes religieux, et ce dans le cadre d'une politique qui serait enfin compréhensive et éthique, une poléthique.

Publié sur Al Huffington Post