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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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jeudi 30 juillet 2015

Tunisie Postbourguibienne 8

Ne vous trompez pas d'alliés en Tunisie, M. Obama !


Vous achevez, M. le Président, votre mandat et vous avez la possibilité de le faire avec encore plus de brio, laissant une empreinte indélébile dans l'histoire mondiale à partir de la Tunisie, laboratoire d'un monde futur.
Je voudrais dans cette lettre venant après une première* et surtout une autre** adressée à votre ambassadeur, affirmer fortement que la Tunisie d'aujourd'hui offre l'occasion d'une utopie devenant possibilité !
Élites sans charisme
Notre pays a besoin d'une personnalité charismatique tel Bourguiba, proche du peuple, fusionnant avec lui, comprenant ses exigences, répondant à ses attentes, tenant compte de son imaginaire.
Or, les élites qui prétendent continuer l'oeuvre bourguibienne ou incarner un islam tolérant ne sont nullement enracinées dynamiquement dans les réalités populaires pour avoir du charisme. Elles sont gravement coupées du peuple.
Et votre pays, dans son jeu maghrébin, use d'une carte qui n'est qu'un faux atout. Tenant compte du regain du sentiment religieux, il a parié sur un cheval perdant d'avance, juste un canasson, toquard des vrais rendez-vous des purs-sangs.
M. Rached Ghannouchi — puisque c'est de lui qu'il s'agit — n'a rien de l'esprit révolutionnaire de l'islam des origines. C'est ce qui marque pourtant l'inconscient populaire, un islam soufi à la fois libertaire et hédoniste, outre d'être tolérant dans une ouverture foncière à l'altérité.
À terme, M. Ghannouchi fera perdre aux États-Unis son crédit auprès des couches populaires, qui est réel mais tu, et est en train de se réduire en peau de chagrin du fait de la politique de gribouille des islamistes et de leurs alliés supposés modernistes.
L'incurie américaine est de ne pas distinguer ceux en mesure d'incarner ce dont le peuple a le plus besoin, même s'il l'exprime mal du fait d'une confusion de valeurs généralisée : une éthique devant transfigurer la pratique politicienne en poléthique.
La Tunisie a besoin d'une pensée traduisant son âme profonde, la tunisianité : sagesse incorporée qui est un vouloir-être hédoniste bien que contrarié par le milieu de contraintes légales et morales, et une volonté de vivre, plus voluptueuse que belliqueuse, versant dans les excès à la manière des fêtes bachiques.
De purs mythes
Tout cela fait le quotidien des humbles, les gens de peu, pauvres mais digne, méritant le meilleur. En cette époque postmoderne grosse des contradictions et de non-sens, ce peuple est même en mesure de devenir le meilleur allié au Maghreb des État-Unis. Pour cela, il importe de rompre avec le dogmatisme logique et les présupposés dépassés, ce zéroïsme de sens relevant d'une politique à l'antique obsolète.
Non, le peuple tunisien n'est pas anti-américain! Ce sont ses élites qui le sont, s'appuyant sur un tel mythe pour ne pas tenir le langage de vérité que le peuple accepte de l'organicité de l'amitié tuniso-américaine.
Non, le peuple tunisien n'est pas contre l'établissement de relations officielles avec Israël dans le cadre de la légalité internationale ! Les prétendus amis des États-Unis mentent aussi à ce niveau, tenant un discours anti-israélien, au prétexte de solidarité avec la cause palestinienne. Celle-ci a certes les faveurs des masses, mais non pas en commerce politicien.
Non, le peuple tunisien n'est pas opposé à l'abolition de la peine de mort; c'est sa classe politique qui l'est, y compris ceux se déclarant abolitionnistes et ne faisant rien, excipant d'un illusoire conservatisme social qui n'est qu'apparent, ne résistant point au discours pédagogique.
Non, les Tunisiens ne sont pas homophobes ! Ce sont des franges de ses supposées élites qui le sont, incapables de contrarier leur propre homophobie et un penchant irrésistible à vouloir contrôler la société et sa jeunesse. Celle-ci étant déjà assez turbulente, on ne veut pas l'encourager à l'être encore plus par la reconnaissance d'un droit inaliénable pour une bonne minorité dans ses rangs.
Abolition de l'homophobie
Or, l'homosexualité, on la vit tous les jours en catimini : c'est juste une sensualité marquant la psychologie populaire. Pour cela, au-delà de la minorité qu'elle cible, l'abolition de l'homophobie en Tunisie est digne d'être une cause nationale.
Elle l'est aussi pour son caractère symbolique et ses retombées sur le mental et un inconscient rétif à l'admission du vivre-ensemble démocratique au nom d'une fausse interprétation de la religion chez les islamistes, mais aussi les faux libéraux; car l'islam n'est pas homophobe.
Sous la pression de ses conseillers américains, le chef islamiste a déclaré à l'étranger être pour l'abolition de l'article 230 du Code pénal, base légale de l'homophobie. Aussitôt rentré au pays, il s'est rétracté, se discréditant du coup aux yeux du peuple, courant le risque de se voir traiter de menteur. Or, un menteur défendrait-il efficacement les intérêts américains ?
S'il était sincère, M. Ghannouchi se serait saisi du projet de loi émanant de la société civile et aurait demandé à ses députés, en ayant eu copie, de le déposer à l'Assemblée du peuple en initiative majeure pour consolider les libertés et l'État de droit tunisien.
Que ne l'amène donc votre administration à tenir parole en cette matière relevant des droits élémentaires en démocratie et pour laquelle vous venez de prononcer au Kenya, lors de votre tournée africaine, un vibrant plaidoyer !
Libre circulation
Que ne l'ameniez-vous aussi du même coup à tenir le langage de vérité en matière de relations internationales de la Tunisie, osant se prononcer pour la normalisation avec Israël !
Et, M. le Président, ainsi que j'y invitais votre ambassadeur, que ne donniez-vous le signal à la nécessaire transformation des rapports obsolètes dans le monde, décidant la levée du visa pour les Tunisiens !
Assurément, cela aidera à orienter vers le bon sens la politique migratoire européenne devenue criminogène.
Car l'outil du visa biométrique de circulation que je propose respecte les réquisits sécuritaires tout en constituant une sortie sans dommages de la politique de fermeture des frontières ayant administré la preuve de son échec. 
En un monde aussi globalisé que le nôtre, devenu un immeuble planétaire, c'est le devoir tout autant que l'honneur de votre pays, M. Obama, d'y incarner la voix juste indiquant à tous la voie de justesse et de justice !




Publié sur Al Huffington Post