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mercredi 5 juillet 2017

Sain-dicalisme et vicieux-dicalisme 7

N’en déplaise à l’UGTT, Michel Boujenah est bienvenu chez lui !




L’UGTT vient de faire la preuve que son syndicalisme est de moins en moins sain, devenant vicieux et vicié. En effet, par un communiqué en date du mardi 4 juillet, l'organisation invite le ministère des Affaires… culturelles à annuler la programmation de Michel Boujenah à la 53e édition du festival de Carthage.

Mais de quoi se mêle l’UGTT ? Quel syndicalisme pratique-t-elle donc ? Un sain-dicalisme ou du  vicieux-dicalisme  ?

L’UGTT se trompe de syndicalisme

Certes, l’UGTT peut toujours invoquer sa fibre patriotique; or est-il patriote en voulant interdire à un artiste tunisien de se produire dans son pays ? Car Boujenah est tunisien et il est dans son pays et a le droit de s’y produire.

L’UGTT, pour justifier son honteux communiqué, s’en prend aux positions politiques de Boujenah concernant Israël; or, c’est son droit absolu d’avoir les opinions politiques et idéologiques qu’il veut.

Il est malhonnête de la part de l’UGTT de reprocher à Boujenah, qui est bien plus patriote que le plus patriote des Tunisiens, de n’aimer pas la Tunisie du fait de ses opinions dont la liberté lui est garantie par la constitution de son pays.

Quant au contenu des spectacles de Boujenah, on ne pense pas l’UGTT bien placée pour en parler; en tout cas, il existe de bien plus habilité pour en parler, et d’abord le public qui plébiscite toujours l’artiste, en Tunisie et ailleurs.

Il est malheureux que l’on continue ainsi de commercer avec une cause aussi noble que celle de la Palestine qui ne peut être servie comme le fait la direction actuelle de l’organisation syndicale au passé prestigieux qu’est l’UGTT.

L’UGTT ne sert pas la cause palestinienne

Ce communiqué montre bien la confusion des valeurs qui pollue les esprits de certains de nos responsables et qui nécessite d'en finir avec en osant enfin reconnaître l'État d'Israël, réalité incontournable, et ce pas un appel solennel de la Tunisie, rappelant le legs de Bourguiba, à revenir à la seule légalité internationale susceptible de permettre la sortie de l'impasse actuelle, à savoir celle du partage de 1947.

Tant que les pays arabes n’auront pas reconnu Israël, en établissant des relations diplomatiques avec cet État, jamais ce dernier n’acceptera de revenir à cette légalité qui est pourtant son acte de naissance. Ce qui maintiendra en l’état la situation d’injustice actuelle à la perpétuation de laquelle la logomachie du communiqué de l’UGTT participe démagogiquement.

Que les autorités tunisiennes ne se laissent donc pas impressionner par la dernière sortie scandaleuse de l’UGTT et qu’elles répondent du tac au tac : non seulement en confirmant les spectacles de Boujnah en Tunisie, mais en osant normaliser ses relations avec Israël. Il serait temps, car la diplomatie tunisienne n’a en vue que l’intérêt du pays et le respect du droit international.

Or, son respect impose le retour à la légalité de 1947 qui suppose au préalable la normalisation des rapports avec Israël pour l'amener à reconnaitre son acte de naissance et de celle, concomitante, de son frère jumeau, l'État de Palestine, dans les frontières définies par la résolution de l'ONU.  

Comme le dit bien le communiqué de l’UGTT, la cause palestinienne est effectivement centrale dans le coeur des Tunisiens, mais pas pour en faire du commerce honteux, plutôt en vue de réaliser dans la région une paix des braves. Et elle impose la reconnaissance des deux parties au conflit et le retour à la légalité internationale.


C’est ce que doit faire la Tunisie et, en attendant, elle doit souhaiter la bienvenue chez lui de son national Michel Boujenah. Car personne ne peut empêcher un Tunisien de faire son travail d’artiste chez lui, n’en déplaise à l’UGTT !   


Publié sur Huff Post