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mercredi 9 août 2017

Martyrologe tunisien 3

Non, M. Chahed, le peuple est bien prêt à l’égalité successorale, mais ses élites ne le sont pas!



Il est aberrant qu’un chef de gouvernement aussi jeune que M. Youssef Chahed se laisse aller à répéter les faussetés qu’on colporte sur le peuple tunisien, en l’occurrence en matière de réalisation de l’égalité entre hommes et femmes.*

Répétant sa détermination purement verbale à réaliser l’égalité successorale, principale violence aux femmes, faisant le lit de toutes les autres discriminations, le chef du gouvernement a imputé sa non-action à un problème de mentalités; celle du peuple selon lui serait encore rétrograde.

Une société en avance sur ses élites

Or, qu’il permet au chercheur en sociologie de terrain de s’inscrire en faux contre une telle fausseté, qui est en plus un argument qui n’honore pas un chef de gouvernement se voulant moderniste, car c’est celui dont usent et abusent les intégristes!

Je le confirme et répète ici le plus solennellement : le peuple de Tunisie est prêt à toutes les avancées en matière de statut personnel et vie privée; ce sont ses élites qui s’y refusent.

Celles-ci ne sont pas d’ailleurs qu’intégristes, mais également modernistes ou supposées l’être. C’est que les contraintes diplomatiques sont telles que nos dirigeants n’osent pas contrarier les autres pays musulmans qui refusent  catégoriquement une telle avancée fatale en matière du droit musulman.

Ce n’est un secret pour personne que l’Arabie Saoudite et les monarchies rétrogrades ont empêché Bourguiba à sauter le pas auquel il était pourtant prêt : l’égalité homme/femmes dans l’héritage.

Il n’a pas moins osé une autre révolution par le biais de la loi qui n’a créé aucun remous dans la population supposée la refusant mentalement. Or, la mentalité populaire était bien moins avancée que de nos jours! 

Comment se fait-il donc qu'on n'ose pas encore, plus de soixante ans après l'adoption du Code du Statut Personnel, rééditer ce qu'a fait Bourguiba ?

Une fausse bonne loi

Pourtant l’occasion s’est présentée avec cette loi relative aux violences faites aux femmes et qui néglige l’essentiel : non seulement l’inégalité successorale, mais bien d’autres violences, comme  l’interdiction de se marier avec un non-musulman, le droit au sexe pour majeures et mineures de plus de 16 ans sans parler du maintien du test de virginité.**

Et M. Chahed ose qualifier d’historique cette loi qui est une reculade par rapport aux attentes des femmes! Pratiquerait-il donc une politique politicienne qui n’honorant ni son gouvernement ni la Tunisie qui aspire au meilleur?

Une telle politique se suffit d’annonces et de faux-semblants comme ce Conseil des pairs dont l’utilité est loin d’être comparable avec une loi courageuse et ambitieuse osant bousculer les habitudes de nos élites pour révolutionner les mentalités dans le pays. Non pas celles des Tunisiens, car ils sont déjà en avacee sur leurs élites, mais de ces dernières qui justement n’osent rien faire au prétexte que c’est le peuple qui ne le souhaite pas.

La vérité est que c'est une minorité qui, faisant une lecture rétrograde de la religion, ose empêcher que le pays évolue. Et elle est soutenue par des associations en Occident qui pensent de même, car on n'y a pas intérêt que la lecture de notre religion soit celles des lumières; cela fera de l'ombre aux lumières occidentales déjà éteintes par excès de matérialisme.

La Loi dite intégrale le démontre bien. Elle ne satisfait que les féministes partageant une telle lecture occidentale déconnectée de nos réalités et bien évidemment les intégristes qui sont ainsi encouragés de continuer à empêcher que soient abolies les lois scélérates dans le pays.

Pareille alliance objective entre ce que je qualifie de salafistes religieux et profanes augure mal de la réussite du modèle tunisien qui doit commencer par l’adoption de lois qui fassent mal, à commencer par la réalisation de l’égalité successorale. Pourquoi donc continuer ainsi à se tromper sur la réalité de l’état d’esprit de la majorité de notre peuple?   Qu’on ose modifier cette loi en y intégrant l’égalité successorale et on verra si l’immense majorité des Tunisiens la saluera ou non !***

Cela reste tout à fait possible si cette fausse bonne loi n’est pas promulguée pour être renvoyée au parlement par le président de la République tenant compte de l'appel en ce sens qui lui a été adressé ici-même. ****

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Publié sur Huff Post