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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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samedi 17 mai 2014

Cult(e)ure de l'i-slam 5

L'islam n'est pas homophobe, en voici la preuve! (4-5-6-7/7)




5 / Origine de l'homophobie en islam
Ayant démontré que ni le Coran ni la tradition du prophète dans ses plus authentiques recueils ne traitent de l'homosexualité, il nous est possible de dire qu'il en est de même pour le restant des sources islamiques de confiance malgré une certaine confusion dans laquelle se sont retrouvés les diseurs des traditions. Ainsi trouvons-nous parfois des récits contradictoires, allant jusqu'à placer l'homosexualité au-dessus de l'adultère en gravité alors que que s'il a été possible de considérer celle-là comme une turpitude ce n'était que par analogie avec celui-ci.[1] L'exagération est allée chez d'aucuns jusqu'au parallélisme entre l'homosexualité et l'incroyance. Cela s'est retrouvé chez certains chiites,[2] comme s'il s'était agi de leur part d'une réaction à ce que des sunnites ont prétendu de tolérance en la matière chez eux, allant jusqu'à la licéité, ainsi que cela a pu être soutenu pour quelques groupes ibadhites, par exemple.   
Nous nous limiterons ici, bien évidemment, à l'avis de l'islam sunnite qui est celui de la majorité des musulmans, et celui des Tunisiens, plus particulièrement. Nous prendrons en illustration le cas de Chafaï, dont il est attesté avoir dit au sujet de l'homosexualité : "Il n'a été rien authentifié du prophète sur son interdiction ou sa permission." Malgré cela, nous trouvons certains traditionalistes qui, sans mettre en doute ce qui précède, parlent de l'existence de deux récits, prétendant que le même Chafaii a tenu un propos contraire selon un second récit.[3] 
Concernant la peine pour homosexualité, Ibn Hajar dit : "Une partie des plus éminents spécialistes de la tradition prophétique — tels que Boukhari, Dhuhli, Bazzar, Nasa'i et Abi Ali de Nishapur — disent qu'il n'est pas possible d'y authentifier quoi que ce soit".
Il ne reste pas moins que l'opinion fausse dominante demeure que l'homosexualité est prohibée aussi bien par le Coran que par la Sunna et l'Ijma'a, ce consensus sapientium ou accord des sages qui démontre la vérité à défaut d'autres preuves. Le consensus chez les Compagnons est la mise à mort de l'auteur; s'ils ont divergé, c'est sur la façon de l'exécuter, se partageant en diverses versions. Ainsi, d'aucuns disent de le lapider; certains autres préconisent de le jeter de la plus élevée des hauteurs de la ville tout et de le lapider par la suite; d'autres exigent qu'il soit brûlé vif.
En plus de ce que nous avons déjà dit concernant l'avis dissident des chafaïtes par exemple, signalons que les hanafites ne parlent de mise à mort qu'en cas de récidive.
Par ailleurs, parmi ce qu'on a rapporté de plus original de la part des rares fuqahas attestant l'inexistence d'une quelconque interdiction dans le Coran et la Sunna de l'homosexualité, figure la présence de cette pratique au paradis. Certains savants ont donc affirmé la licéité de l'homosexualité dans l'au-delà, tout comme pour le vin. Nous avons d'ailleurs déjà référé à quelques-uns de ceux dont c'était l'opinion aux premières heures de l'islam; il est possible d'y ajouter ici l'opinion contemporaine de cheikh Keschk relativement, plus particulièrement, à la question des éphèbes du paradis que nous traiterons ultérieurement.[4] 
Le plus important dans l'immédiat est d'insister sur la variété des positions en la matière, un sujet que ceux qui caricaturent leur foi persistent à présenter comme illustration du consensus de la communauté musulmane, sans qu'il en soit allé ainsi ni au passé ni au présent.
La contradiction des attitudes jusqu'à l'incohérence apparaît distinctement dans la peine prévue pour l'homosexualité, mais aussi et surtout dans le moyen de la preuve.              
À la manière de la variabilité des textes fondateurs, il y eut une variabilité sur le châtiment tel qu'il aurait été appliqué par notre noble prophète et ses premiers Compagnons. S'agissant des moyens de preuve de l'homosexualité, ils ne reçurent pas le même intérêt malgré la constance de conditions précises ne devant point manquer.
Par ailleurs, du fait de l'absence d'une disposition légale particulière en matière d'une telle turpitude présumée, les légistes se sont retrouvés contraints de recourir à l'adultère afin d'incriminer l'acte d'homosexualité, lui étendant, par syllogisme, la prescription expresse y relative.[5] L'islam n'a donc pas prévu de peine pour l'acte homosexuel; le maximum qu'on puisse dire en la matière est qu'il a laissé sa détermination au législateur qui en est arrivé, en sévérité, à l'autodafé du temps d'Abou Bakr, selon certaines narrations.  
Les avis se sont partagés sur la peine, la plupart soutenant que l'auteur de l'acte homosexuel, qu'il soit acteur ou sujet, mérite d'être mis à mort; et ils ont  soutenu que c'était là le châtiment légal pour une telle désobéissance sur terre du moment qu'elle est prouvée devant le juge et selon les moyens de preuves légales.[6] Mais le consensus est loin d'être établi pour tous.
S'agissant de la sanction, la mise à mort étant de manière classique, un autodafé ou par tout autre mode,[7] elle n'est appliquée à l'acteur et au sujet devant être tous deux majeurs, doués de raison et de discernement, qu'une fois faite la preuve de l'intromission du sexe (la verge) dans le fondement, en tout ou en partie.[8] En cas de repentir de l'auteur de l'acte homosexuel avant que sa preuve ne soit apportée, il n'encourt aucune sanction, et ce aussi bien en sa qualité d'auteur que de sujet; toutefois, le repentir après l'administration de la preuve ne fait pas tomber la sanction. Enfin, en cas de reconnaissance de l'acte homosexuel suivi de repentir, la décision de pardonner ou non relève du seul regard du juge.
Ce qu'il importe de relever ici, ce sont ces restrictions prévues par les savants pour l'application de la sanction en une époque où la pédérastie était considérée comme la turpitude absolue. Que dire donc aujourd'hui, alors que la science a prouvé que l'homosexualité ne relève pas de l'ordre des turpitudes?
Au demeurant, la procédure légale prévue pour la preuve de l'homosexualité vient renforcer les restrictions précitées à l'application de la sanction. En effet, nous avons bien précisé qu'il n'est d'homosexualité que par l'intromission du pénis dans le derrière, tout le reste n'étant pas qualifié d'homosexualité. Précisons présentement les conditions retenues légalement pour qu'un tel acte d'homosexualité impose la sanction. La preuve de l'homosexualité selon la doctrine savante majoritaire se fait principalement par le moyen de le témoignage de quatre hommes ou par l'aveu,[9] comme c'est le cas dans l'adultère.
Procédons dans notre raisonnement par ce qu'on appelle la démonstration par l'absurde en supposant l'homosexualité la turpitude prétendue. Les jurisconsultes l'ayant ramenée au niveau de l'adultère, on ne doit pas oublier que l'islam s'est montré très strict dans la preuve de l'adultère, imposant des conditions dont l'absence n'est point permise. Outre l'aveu libre et sans rétractation, il s'agit de la nécessaire effectivité de l'intromission (c'est-à-dire, s'agissant de notre sujet, de l'introduction de la verge dans le postérieur) et de la présence de quatre témoins oculaires. 
Pour ce qui est de l'homosexualité féminine, il n'y a évidemment pas d'intromission; ce qui fait qu'avec cette condition essentielle manquante, il n'est pas moyen de parler d'adultère.[10] Par ailleurs, il n'y a pas inévitablement pénétration dans un rapport entre hommes puisque l'homosexualité ne se réduit pas fatalement au rapport sexuel. En effet, la science prouve aujourd'hui qu'elle est, avant tout, une question d'inclination ou d'amour du semblable; or l'amour ne se manifeste pas forcément par le désir charnel. Il dépasse la vision simpliste donnant un pur soubassement physique et charnel aux sentiments et aux affects, y compris quand ils ont la noblesse de l'affection, de la tendresse, de la sensibilité et de la sympathie,.  
Dans les deux cas, la condition du témoignage est nécessaire, ce qui implique forcément l'une des deux hypothèses suivantes : ou le rapport sexuel a lieu sous les regards, et alors on n'a plus affaire à une relation sexuelle ordinaire; ou les témoins surveillent intentionnellement le comportement privé des gens dans leur intimité.
Il va sans dire que la première hypothèse relève de l'impossible, du moins dans nos sociétés musulmanes; d'ailleurs, quiconque y a recours est sanctionné même dans les sociétés permissives. Quant à la seconde hypothèse, elle est constitutive d'une faute que ne réprime pas seulement l'islam, étant aussi un crime incriminé par les sociétés civiles, à savoir la violation de la vie intime des gens et la divulgation de leurs secrets. Or, l'occurrence d'une telle faute annule aussitôt et ipso facto toute autre faute, ou du moins l'application de la sanction; cela s'étend bien évidemment à l'homosexualité.[11]   
Est-il besoin, à ce propos, de rappeler à quel point l'islam a toujours été très pointilleux sur la protection de l'honneur et de la réputation des gens contre tout calomniateur divulguant leurs défauts, colportant leurs vices ? Il sanctionne de trois peines quiconque accuse son prochain d'adultère ou d'homosexualité, puisque celle-ci procède par analogie de du premier, en l'absence de la preuve légale, soit le témoignage de quatre hommes attestant de l'effectivité du rapport adultère ou homosexuel. Ces peines sont : quatre-vingts coups de fouet, la perte de la qualité de témoin et l'acquisition de celle d'impiété.
Comme nous avons bien spécifié que tant l'adultère que l'homosexualité ne se prouvent légalement que par la pénétration, c'est-à-dire la pénétration de la verge dans le sexe féminin ou le postérieur, il n'est donc ni adultère ni homosexualité en l'absence de pareille intromission. Les livres d'histoire racontent bien à quel point le prophète et les Compagnons étaient sourcilleux dans la vérification de l'effectivité de cette condition par le témoignage oculaire ou par l'aveu.[12]      
Au final, on est fondé à soutenir qu'il n'est point de crime d'homosexualité en islam, aussi bien au propre qu'au figuré; et dans l'hypothèse impossible de son occurrence, il n'est pas moyen de la punir du fait que la preuve de pareille faute implique la commission d'une faute bien plus grave, à savoir la violation de l'intimité des gens et la transgression de la quiétude de leur vie privée. Ce qui est assimilé par l'islam à une agression, une iniquité et une perversion sur terre. L'éthique islamique n'est-elle pas d'ailleurs dans l'exhortation à la tolérance et à l'indulgence, invitant à baisser les yeux et de passer sur ce qui serait de nature à choquer;[13] ou encore à toujours demander l'autorisation avant de rentrer dans l'intimité d'autrui?
6/ L'homosexualité aujourd'hui dans le monde
Si la croyance dominante de nos jours encore parmi nos croyants est que l'homosexualité est un péché capital, c'est qu'on croit à tort qu'elle l'est ainsi dans le Coran et la Sunna; or, nous venons de démontrer qu'il n'est nulle trace de tel péché dans le Livre de Dieu et la Tradition de son prophète. Aussi, force est de conclure que le consensus sur la question est le pur produit de la doctrine et de l'effort jurisprudentiel des jurisconsultes.
Indubitablement, cet effort fut judicieux à une époque où l'homosexualité était considérée comme un péché pour des raisons bien objectives. Toutefois, comme ces raisons ont été par la suite scientifiquement démenties, les visées de la Loi religieuse commandent donc de produire l'effort en vue de revoir la question de la licéité ou de l'illicéité de l'homosexualité.
Nous considérons qu'il s'agit d'un sujet relevant des affaires privatives dans la vie de l'homme, en plus d'être de ces instincts marquant la nature humaine; aussi il n'est pas possible de le traiter en termes de licéité ou d'illicéité de chose publique étant dans la sphère de la vie privée.
Aussi, pour peu que l'on souhaite être objectif, on ne peut plus aujourd'hui ignorer ce que dit la science en matière d'inclination sexuelle au semblable et admis par la majorité des pays les plus développés scientifiquement. Ma conviction étant que l'islam est une religion de science, cela nous impose donc de nous ouvrir à tout ce qu'exigent la science et l'esprit scientifique, même s'il s'avère contredire nos penchants ou susciter en nous de la répugnance.[14]
Tout ce qui est dans la nature généralement, et plus particulièrement dans la nature humaine, ne correspond pas nécessairement à nos tendances ni ne cadre avec nos convictions. Or, lorsqu'on veille véritablement à l'objectivité, la plus impérative des actions est de tenir compte de l'avis scientifique dominant et de respecter notre prochain dans son adéquation avec ses implications et son droit à cela.  
L'opinion savante dominante aujourd'hui, ou du moins ce que certifient nombre de chercheurs dans le domaine sexuel ou du genre, insiste sur la vérité suivante, à savoir que l'être vivant, y compris l'humain, naît avec un instinct d'homothétie sexuelle. Ce qui veut dire que l'homme — et c'est lui qui nous intéresse en premier lieu ici — vient au monde avec des penchants bisexuels comprenant le désir de l'autre, au sexe opposé, mais aussi un désir de l'autre du même sexe. L'évolution vers le type majoritaire d'inclination vers le sexe différent n'est que le résultat de l'initiation, de l'éducation et de la morale dominante dans la société à laquelle on appartient. En effet, sans pareille mise en condition culturelle, il n'est pas impossible — et il est peut-être même certain — que notre rapport avec le sexe reste ainsi qu'il était à la naissance, c'est-à-dire sans distinction d'un sexe précis dans notre relation avec lui en son apparence intime et sexuelle.
Tel était d'ailleurs l'état des sociétés primitives, et je n'emploie pas ici ce terme dans son acception morale, plutôt dans son sens premier, c'est-à-dire celui de sociétés proches de l'instinct ou dont les membres sont restés fidèles à leur instinct. Ce fut, par exemple, la situation de la société grecque; et ce fut également le cas du mode de vue de la société arabe antéislamique.
Indubitablement, l'époque préislamique[15] n'était pas celle de la décadence des moeurs dans sa totalité, car l'islam en a extrait le meilleur, comme le sens de l'honneur ou la grandeur d'âme et la noblesse de coeur. C'est qu'on a bien retrouvé en islam, et qui existait avant sa révélation.[16] La vision islamique équilibrée du sexe n'était que le prolongement de pareille saine disposition naturelle avant qu'elle ne fut viciée par les croyances héritées de la tradition judéo-chrétienne.  
Si nous entendons aujourd'hui nous attacher à notre vraie foi, il nous est inévitable de revenir à ce qui fut de sa part et par anticipation[17] une conformité scientifique à l'ordre de la nature des choses en n'incriminant plus ce qui relève de la nature humaine. Cela suppose donc que l'on considère l'homosexualité ou ce que je qualifie d'homosensualité  un droit naturel imposé par les droits de l'Homme. Et l'on ne doit pas s'y opposer par une sanction ,qu'elle soit un châtiment ou une admonestation, tant que sa pratique se fait dans le strict cadre personnel, c'est-à-dire dans les limites de ce que l'islam a consacré de l'intimité de l'enceinte de la vie privée.
Nous renchérissons en disant que le vrai musulman aujourd'hui est celui qui osera dire que l'homosensualité ou l'homosexualité relève des actes libres du croyant, lesquels ne sont commandés que par la conscience individuelle, et il n'est en relation à son propos qu'avec son Dieu. Et cette liberté est ainsi dans toutes ses manifestations, que nous la considérions dans la pratique du sexe comme relevant de la nature, du désir ou de la volonté propre.        
C'est ainsi et ainsi seulement que nous serons fidèles à l'esprit de notre religion qui est à orientation scientifique et à vocation universelle; nous servirons aussi la morale authentique qu'on n'impose pas par la force, mais qui est le produit de la conviction.  
Ceci du point de vue général de la science. S'agissant de celui de la sociologie, il est nécessaire de souligner que la situation est la même, d'autant plus que la vérité scientifique attestée aujourd'hui, particulièrement après les travaux du penseur français Michel Foucault, ne permet plus le moindre doute sur le fait que "la plupart des types de catégories sexuelles les plus pénétrantes ne sont que des produits ou des constructions sociales". Ce qui veut dire que l'homosexualité est le pur produit de la société et que la vision que l'on s'en fait varie avec les sociétés et les cultures dans leur évolution.[18]   
7/ Pour une conception juste de l'homosexualité
L'obscénité et la turpitude aujourd'hui sont dans la licence et l'indécence en matière de pratique sexuelle et non dans le sexe en lui-même; car l'islam n'a pas de complexe relatif au sexe comme ce fut le cas dans le judaïsme et le christianisme. L'islam est sans conteste la religion du bon sens naturel; et le sexe est dans la nature, quel qu'il soit; notre religion perçoit le sexe en constituant de la vie humaine, délimitant sa pratique dans le cadre des liens conjugaux pour l'unique raison de la préservation de la lignée et de la descendance.
Aussi, si ces deux motivations ne sont plus en cause, à savoir qu'il n'y a pas de crainte quant à l'extinction de la race humaine par exemple ou la confusion dans la généalogie, la vertu de la pratique du sexe dans la limite de la conjugalité perd son assise rationaliste. Or, l'islam étant absolument rationaliste, le musulman ne peut échapper à l'interrogation de savoir si la prescription en la matière reste en l'état dans sa généralité. Plus précisément, il se demandera si elle ne doit être interprétée en un sens restrictif dont la communauté islamique déterminerait les aspects selon l'effort d'interprétation auquel l'islam appelle comme une activité continue et assidue, manquant d'en faire l'égal de la dévotion cultuelle. Effectivement, il n'est pas de culte véritable en islam s'il n'est rendu par un fidèle connaisseur dans le même temps de sa foi et des choses de la vie.  
Par ailleurs, nous nous devons de signaler que malgré ce à quoi on assiste dans les sociétés occidentales, l'homosexualité y demeure  en principe ce qu'on nomme en sociologie un tabou au niveau de la moralité de nombre de gens. Cela tient au fait que leur morale plonge ses racines dans la réserve judéo-chrétienne. Ainsi, tout apport de ces États en faveur de la liberté personnelle s'est imposé autoritairement à la croyance religieuse et à sa morale du fait de l'attachement de ces pays à la démocratie. De fait, sans démocratie dans ces États, il n'est point de libération des moeurs ni de reconnaissance de la liberté sexuelle du fait de son opposition avec son éthique religieuse traditionnelle.  
C'est pourquoi nous affirmons qu'il n'y a point de contradiction dans nos États islamiques à ce niveau entre la démocratie et de la liberté privée du fait que notre religion est intrinsèquement bien plus libérale que les religions chrétienne et juive en matière sexuelle.[19]
Nous avons d'ailleurs vu que ce qu'on appelle à tort homosexualité ne fait pas l'objet de verset coranique prescriptif ni de texte sûr de la Sunna, dont la véracité ne suscite aucun doute. Et nous nous sommes rendu compte que ceux qui la prennent pour une turpitude malgré tout ont varié dans leurs avis sur la peine qui lui était prévue. S'agissant de sa preuve, on a relevé l'absence de différend, mais avec l'aménagement d'un maximum de précautions suscetiples d'empêcher d'y arriver.
Aussi, je dis que tout cela démontre à quel point de rationalisme a atteint l'islam qui a édicté ses lois selon l'intérêt des humains, en tenant compte du degré d'évolution de leur mentalité. C'est ainsi que nous avons obtenu ce que venons d'étudier alors que l'état de la société était à un certain niveau de son développemet. Il nous est donc impératif d'avoir de la mesure et de la compréhensibilité dans le traitement d'un tel sujet en application de l'esprit  de notre religion du moment que les circonstances ont changé et son appréhension de par la science a évolué.
En effet, le texte coranique est d'abord et avant tout la parole et l'esprit de Dieu; on ne peut donc se référer uniquement à la lettre, voulue en conformité avec la conception d'une époque et en congruence avec un esprit humain en constante évolution, tout en rejetant les visées de la loi divine. Or, celles-ci se manifestent dans l'esprit qui inspire cette lettre et l'anime de vie, la faisant susceptible toujours d'évolution et d'assomption des innovations scientifiques indubitables. Et ce sont ces dernières qui représentent les acquis de la raison humaine que Dieu a glorifiée dans nombre de versets de son Livre sacré.
8/ La vraie conception de l'homosexualité en islam
La conception islamique authentique en matière d'homosexualité est le produit d'une vision objective et scientifique de l'islam en tant que foi et code de vie, c'est-à-dire en son texte avec l'esprit de ce texte; ce qui revient à l'appréhender en ce qu'il est : fondateur d'une civilisation humaine universelle.
Car les textes islamiques sont nombreux qui attestent l'esprit de la religion islamique fait de pitié, d'absolution et de pardon. Et la grandeur de la mansuétude est fonction de la gravité de la faute; la rémission étant culminante pour le repentir du péché absolu.  
C'est que le péché, quelle que soit son importance, est bien loin de dépasser la grandeur de l'absolution divine; aussi, douter de l'aptitude divine à pardonner toute faute, nonobstant sa gravité, revient pour le croyant à mettre en doute la grandeur même de Dieu; ce qui relativise sa foi pour incohérence et vacuité de spiritualité.
D'ailleurs, la conception du péché en islam n'est pas celle que nous connaissons, héritée de la tradition judéo-chrétienne, mais une notion plus proche de la tradition grecque où le péché est double : conjoncturel, contre lequel on peut et doit lutter, et structurel, avec lequel il faut faire avec. Au premier, corresppond le seul véritable péché reconnu par l'islam, consistant à associer une autre divinité avec Dieu. Le verset 48 de la sourate des femmes est assez éloquent à ce niveau, confirmé par de nombreux hadiths.[20] Au second, correpondent toutes les autres fautes humaines qui sont susceptibles, sans exception, d'être pardonnées. La technique dite كفارة est là pour le prouver.
Ce sont d'ailleurs les soufis — et je ne parle ici que des authentiques, ce qu'Ibn Taymia a qualifié dans ses opinions de soufis de la vérité —[21]  qui ont saisi les prmiers l'esprit vrai de l'islam. Aujourd'hui, ils représentent bel et bien le vrai salafisme, ce courant religieux qui puise véritablement à la source de l'islam sans abâtardissement ni détérioration; et le voilà parfaitement adapté aux impératifs de l'époque, sinon en avance sur son temps embourbé dans le matérialisme.
Il faut dire que le soufisme a été véritablement une révolution spirituelle en islam constituant ce qu'on qualifia de jurisprudence discordante dans l'effort d'interprétation.[22] Chez les soufis, il est moins question de sexe que de passion et de communion dans l'amour; il n'y a pas de lettre dans un texte, mais un esprit; et il n'est pas d'apparence, étant rien si elle n'est ésotérique. Ce qui importe donc, ce sont les visées de la religion; et elles tournent toutes autour de l'amour divin et de l'amour des humains les uns pour les autres.
On a d'ailleurs reproché à nombre des soufis ce qu'on appelle homosexualité,[23] et d'aucuns ont regardé d'un mauvais oeil ce qui pouvait arriver de pratiques libertaires publiquement dans certaines zaouïas et chez certaines tariqas ou ordres.[24] Or, cela n'était de leur part qu'en assomption de leur nature telle qu'elle est et ainsi que Dieu les a créés, ne refusant pas ce que leur créateur a placé en sa créature. Au fait, il n'y a point d'excentricité dans le comportement du soufi avec son prochain, quelle que soit sa philosophie dans la vie, tous étant les pauvres de leur créateur, y compris les élus de Dieu, qui sont ses épousées, selon l'expression fameuse de Bistami.    
En effet, l'amour et la beauté sont en Dieu et de Dieu; et se passionner pour ce qu'il y a de beau dans ses créatures, mâles et femelles, c'est aimer Dieu lui-même. Quelle belle leçon dans l'amour a donnée le soufisme aux musulmans et que leur majorité a ignoré ! Le temps n'est-il pas venu de se réapproprier une telle richesse islamique sans pareille, qui a été et qui le reste le miroir fidèle à l'éclat resplendissant de l'islam ?    
9/ Comme le vin, l'homosexualité existe au paradis !
Pour être complet, terminons en évoquant la question qui a toujours irrité les plus puritains des religieux, celle des adolescents et éphèbes du paradis. Elle constitue, effectivement, la preuve la plus insurpassable sur la conception islamique révolutionnaire du sexe en notre époque. Il n'y est plus possible de parler de pareil sujet sans complexes ou crispations à l'encontre des temps anciens où les musulmans étaient bien moins embarrassés pour disserter sur le sexe tout à fait spontanément comme le leur apprit leur religion.[25] La matière a été épuisée par cheikh Keshk dans son ouvrage : Réflexion d'un musulman sur la question sexuelle.[26]
Il s'agit d'une étude objective où le professeur Keshk analyse la question sexuelle en islam d'un point de vue instinctuel et non comme envisagée par les jurisconsultes selon les exigences de leur époque et l'imaginaire de leur société. Plus particulièrement, il a entendu dans sa réflexion sur la religion islamique s'éloigner radicalement de ce qu'il a appelé la religiosité de profession. Son idée se résume dans le fait que les adolescents du paradis et ses éphèbes y sont prévus pour la jouissance de ceux des musulmans pieux qui ont été abstinents et  chastes sur terre. Ce qui renvoie à la conception totale du sexe chez les Arabes ainsi que nous en avons déjà parlé.[27] 
La question des adolescents et éphèbes aux bracelets aux bras, à boucles aux oreilles est évoquée dans les versets des trois sourates suivantes :
—  Le Mont (52) : 24 :
"Des jeunes gens placés à leur service circuleront parmi eux semblables à des perles cachées."
Celle qui est inéluctable ou Al Waqui'a (56) : 17-18 :
"Des éphèbes immortels circuleront autour d'eux * portant des cratères, des aiguières et des coupes remplies d'un breuvage limpide."
L'Homme (76) : 19 :
"Des éphèbes immortels circuleront autour d'eux. Tu les compareras, quand tu les verras, à des perles détachées."

Qui sont donc ces adolescentes et éphèbes? Que font-ils au paradis? Est-ce que leur mission se limite au service seulement sans s'étendre au sexe; autrement dit, et contrairement à ce qui existait en ce temps-là, le rapport sexuel est-il exclu du service domestique au paradis ?
Ceux qui ont procédé par analogie avec les houris pour dire qu'ils sont an service, y compris celui du plaisir sexuel — ainsi que le fit cheikh Keshk, à l'instar d'autres, bien nombreux avant lui —[28] ont fait le parallèle avec la question de la boisson alcoolique qui est licite au paradis, même s'il s'agit d'un vin paradisiaque d'un type particulier, n'ayant rien à voir avec l'alcool ici-bas.[29]         
C'est ce que nous trouvons dans nombre d'exégèses de référence; en effet, il n'y a pas de contradiction chez les sommités des exégètes à dire que la mission de ces éphèbes et adolescents relève de ce qu'assurent de leur côté les esclaves servantes et les houris en termes de jouissance du fidèle selon ses désirs. Si ceux-ci portent sur le sexe féminin, les houris y pourvoient; s'ils inclinent vers le masculin, les adolescents et les éphèbes y sont prévus. C'est que le paradis est la complétude du plaisir et de la distinction, et l'islam ne voit pas d'empêchement à ce que l'entièreté du sexe y soit avec ses deux variantes, la féminine habituelle et la masculine; ce faisant, il ne contredit point la nature, telle qu'elle se décline tant chez les humains que dans le reste des créatures.       
L'imam Tabari a agréé aussi une telle explication lorsqu'il a comparé la mission des adolescents dans le service de la boisson alcoolique aux fidèles à celle des houris et des vierges célestes. A'qam, dons son exégèse,[30] fut le plus explicite à le suivre en la matière;  Tabatabaï va dans le même sens dans son exégèse La mesure dans l'explicitation du Coran.[31]
Le reste des exégèses,[32] y compris contemporaines,[33] n'hésitent pas à dire qu'il s'agit d'esclaves. Assurément, il existe aussi de multiples explications opposées, mais elles sont demeurées de faible valeur et ont été généralement rejetées. Ce sont, par exemple, celles qui ont dit qu'il s'agissait des enfants des musulmans qui les ont précédés au paradis; que ce sont les enfants de musulmans au service d'autres musulmans; ou les enfants des incroyants qui sont morts en bas âge sans péchés ni vertus et qui se retrouvent au service des vertueux du paradis; ou encore des enfants musulmans morts sans avoir eu le temps d'être pieux ou de pécher.

Notes :



[1] Cf., par exemple, ce qui est dit dans الكافي، 5\543، طبعة دار الكتب الإسلامية، سنة 1365 هجرية، 1946 شمسية، طهران|إيران . Le livre est de cheikh Abi Jaafar Mohamed Ibn Yacoub ibn Ishak AlKoulayni, surnommé ثقة الإسلام.
[2] Cf., par exemple, الكافي، 5\544 op. cit.
[3] Nous retrouvons aussi le jugement général chez Ibn Tala'a qui a affirmé dans ses Jugements : "Il n'a pas été authentifié de la part du prophète, paix et salut de Dieu sur lui, qu'il a lapidé ni qu'il a émis un jugement en matière d'homosexualité".
[4] Nous aborderons la question plus loin.
[5] Rappelons que la peine prévue pour l'adultère marié, mâle ou femelle, est la lapidation selon le Coran et la flagellation selon la Sunna, avec la nécessité d'être marié pour la lapidation, mais pas pour le fouet. Ce qu'il faut savoir est que le Coran ne prévoit plus de peine de lapidation qui a été textuellement abrogée. Toutefois, les légistes pensent que la lapidation a été maintenue par le sens, et ce par le consensus des Compagnons. À noter aussi que certains Kharijites ne voient en la matière que la peine du fouet, rejetant la légalité de la lapidation du fait de son abrogation; en effet, ils ne se réfèrent à la Sunna et n'en acceptent que les dires dont l'authenticité est la plus élevée.    
[6] Pour ce qui est de l'au-delà, l'auteur du péché est châtié par le feu de l'enfer s'il ne fait pas pénitence. Ce qui est surprenant c'est que les fuqahas acceptent le repentir dans l'au-delà et n'y croient pas sur terre; la créature ne doit-elle pas imiter son créateur dans la miséricorde et l'absolution? 
[7] On a dit que le consensus des Compagnons était de mettre à mort l'auteur et le sujet, mais qu'ils se sont divisés sur la manière de la mise à mort.
[8] Et le fait d'être marié ou non pour chacun d'eux et musulman ou non n'emportent aucune conséquence. 
[9] Chez les chiites, selon Mohamd Jawad Moghnia dans son livre فقه الإمام جعفر الصادق, cela se fait de la manière suivante : 1. L'aveu de l'acteur ou du sujet quatre fois, à la condition qu'il soit doué de raison, majeur, libre dans son acte; ainsi que c'est le cas dans l'adultère — 2. Le témoignage de quatre hommes justes, le témoignage des femmes, en réunion ou séparément, étant absolument exclu. En cas d'absence de preuve et d'aveu, on ne fait pas prêter le serment à celui qui nie ce qu'on lui reproche — 3. Le savoir du gouvernant lequel, dans le cas d'arrestation en flagrant délit, applique la sanction à l'auteur et au sujet, comme c'est le cas pour les adultères des deux sexes." À noter que  les chiites considèrent que "le savoir du gouvernant a plus de force probante que la preuve" ainsi qu'il est rappporté dans الجواهر والمسالك.   
[10] C'est peut-être la raison derrière ce qui apparaît être une relative tolérance dans la chronique islamique des juges et jurisconsultes en matière de saphisme. Il est à rappeler, s'agissant d'adultère, que la jouissance de l'homme avec la femme hors pénétration n'implique pas application de la sanction prévue pour l'adultère, et ne nécessite, à l'extrême limite, que l'admonestation et la réprimande prévues pour le fait qui n'est pas l'objet d'une prescription de peine tout en ayant été considéré relever du péché. À noter que la règle en matière d'admonestation et de réprimande est que cela ne doit pas aboutir à la mise à mort. Toutefois, certains fuqahas ont soutenu l'admission de la peine de mort en admonestation dans certains crimes précis et avec des conditions particulières.   
[11] Nous avons signalé précédemment le fait attesté par l'histoire concernant le calife Omar qui n'a pas appliqué la sanction prévue pour la consommation d'alcool en raison de la violation par le plaignant de l'intimité des buveurs. Ce fait bien célèbre est abondamment cité dans les livres de jurisprudence avec d'autres cas similaires; la littérature et l'histoire littéraire abondent de cas similaires allant dans le même sens.
[12] On raconte ainsi ce qui arriva à Moughira Ibn Chhoba, Compagnon célèbre, qui fut accusé d'adultère devant le calife Omar. Or, les accusateurs ne purent apporter la preuve de la pénétration bien que le rapport physique avec la femme ne faisait pas de doute. Cela le sauva de la sanction et emporta l'application de la peine pour calomnie à ses accusateurs. Cette affaire et d'autres cas similaires occupent une bonne place dans les principales références de notre héritage culturel arabe.
[13] Dieu dit ainsi dans la sourate La Lumière (24) au verset 30 : "Dis aux croyants : de baisser leurs regards d'être chastes. Ce sera plus pur pour eux. — Dieu est bien informé de ce qu'ils font—" Ainsi, baisser les yeux sur ce que fait autrui est placé au niveau de la chasteté.
[14] Il n'est pas sans intérêt de rappeler ici que l'idée scientifique répandue depuis les travaux de Sigmund Freud est que l'homosexualité fait partie des maladies psychiatriques, puisque ce savant a considéré l'homosexualité comme étant "un arrêt de l'évolution sexuelle". Or, cette conception ne fait plus partie des postulats scientifiques; elle est même totalement rejetée de nos jours. À noter, par ailleurs, que l'Organisation Mondiale de la Santé n'a décidé d'enlever l'homosensualité ou homosexualité de sa liste des maladies psychiques que récemment (en 1990).  
[15] Jawad Ali assure ainsi ce qui suit : "L'inversion sexuelle est bien connue chez les préislamiques tout comme  dans toutes les nations depuis la nuit des temps; aussi n'est-il pas sensé d'en exclure les préislamiques. On pourrait citer, pour preuve, la prohibition et la mise en garde contre une telle pratique dans le Coran et la Sunna. De l'inversion sexuelle fait partie ce qui en est connu de la relation intime entre deux hommes et leur accouplement ou le rapport sexuel entre deux femmes. On y inclut aussi la sodomie de la femme par l'homme ainsi que c'était le cas chez les gens de La Mecque". Cf . المفصل في تاريخ العرب قبل الإسلام، الجزء الخامس من الطبعة التي ساعدت جامعة بغداد علىنشرها، ص 142.
[16] S'agissant de l'islam, le cheikh Keshk note dans son ouvrage : "Les efféminés existaient et étaient bien connus dans l'antéislam. Ils continuèrent d'exister un moment durant le temps de l'Envoyé de Dieu à Médine. Ils pouvaient entrer chez les femmes et officiaient comme entremetteurs... On n'en parle plus après, durant les temps inauguraux de l'État de l'islam avant qu'ils ne réapparaissent lors de la première dynastie islamique en tant qu'artistes ou chanteurs, ainsi que nous le voyons de nos temps en Occident. Le premier chanteur fut Toways qui était efféminé, portant des bijoux aux bras et un voile brillant tout en jouant du tambourin." Il suffit de revenir aux Cantilènes الأغاني pour découvrir nombre d'anecdotes croustillantes à ce sujet durant diverses périodes islamiques semblables à ce qui était du temps de l'antéislam.
[17] Je qualifie cette modernité avant la lettre par le néologisme de Rétromodernité.
[18] On peut lire, à ce sujet, l'article de John Thorp traduit par Liwa Yaazji : "Construction sociale de l'homosensualité" sur le site Al Awan (Pour une culture rationaliste séculariste des Lumières), du samedi 3 octobre 2009 :
[19] Il suffit, à ce propos, de revenir aux études de Michel Foucault au sujet de la transformation de l'homosexualité dans ces sociétés, du fait de la religion spécialement, d'un phénomène ordinaire en une maladie.
[20] يقول تعالى : إن الله لا يغفر أن يشرك به ويغفر ما دون ذلك لمن يشاء.
[21] Citons, parmi ses plus illustres représentants, Junayd qui est l'une des références de l'islam sunnite en Tunisie, ainsi que l'a rapporté l'imam Ibn Ashir.
[22] Cf. l'article de AbdAssamad Dayalemi sur le site AlAwan en date du mercredi 30 septembre 2009 intitulé الاجتهاد أمام المثلية الجنسية
[23] On leur a reproché aussi la prétention de certains parmi eux que "les obligations incombent aux gens communs, non points aux élus".
[24] Il est ainsi parmi les walis certains qui n'ont pas hésité à se comporter en femme, comme le saint marocain Ali Ibn Hamdouche.
[25] Les livres d'histoire et de jurisprudence islamiques regorgent d'exemples en ce sens. Nous nous limiterons ici d'évoquer ce qu'on trouve dans "Du verdoyant bocage sur l'utilité de la baise" (sic; c'est bien le titre du livre, aussi choquant que cela puisse être !)  du traditionaliste JalelEddine Siyouti : "Ibn Aqil AlHanbali a dit : Une discussion eut lieu entre Abi Ali Ibn Al Walid le Mo'tazilite et Abi Youssef Qazwini au sujet de la licéité des rapports sexuels des éphèbes au paradis; et Ibn AlWalid dit : cela se pourrait parmi la somme des jouissances du paradis, n'étant point cause de corruption" (نواضر الأيك في فوائد النيك، تحقيق طلعت عبد القوي، دار الكتاب العربي، دمشق).
[26] Cf. مكتبة التراث الإسلامي، القاهرة، الطبعة الثالثة، 1992. Le texte du livre est disponible en téléchargement sur internet. Il est intéressant de signaler que l'ouvrage, après avoir fait l'objet de saisie en 1984, a été autorisé et bénéficia de la permission de publication en 1985 à la suite d'une décision favorable d'une commission spéciale de l'Académie de recherches islamiques d'Égypte qui attesta qu'il ne comportait rien de contradictoire avec la religion musulmane ni dans son texte ni dans l'interprétation.  
[27] La revue égyptienne Ma liberté a publié en date du 19 avril 1992 en pages 24 et 25 un article sur cheikh Keshk où il est dit que les adolescents du paradis aux boucles d'oreilles et aux bracelets sont pour la jouissance, le musulman n'ayant pas seulement droit au plaisir au paradis avec les houris, mais aussi avec les adolescents dont la beauté fascinante, la sveltesse du corps et la douceur sont source d'excitation pour les bienheureux qui ne commettent pas de péché en s'accouplant à eux au paradis. 
[28] Ainsi que nous l'avons mentionné précédemment, dont le juge Yahya Ibn Aktham auquel on attribue ce qui suit : "Dieu a honoré les bienheureux du paradis que circulent autour d'eux des éphèbes, les privilégiant pour le service aux jeunes filles; qu'est-ce qui me priverait donc par anticipation de cette grâce réservée aux bienheureux dignes de la proximité de Dieu?" 
[29] Cf. Razi en sa monumentale exégèse Clefs de l'Invisible.
[30] A'qam est un chiite zaydite.
[31] Il s'agit d'une exégèse du chiisme duodécimain.
[32] Par exemple Baydhaoui dans ce qui est l'une des références en matière d'exégèse أنوار التنزيل وأسرار التأويل , Abou Hayan, quant à lui dit dans son exégèse, réputée chez les sunnites, البحر المحيط ou les soufs Ismaaïl Hagui dans روح البيان في تفسير القرآن et Ibn Ajiba dans البحر المديد في تفسير القرآن المجيد.
[33] Comme Aloussi dans روح المعاني ou Cheikh Ibn Achour dans التحرير والتنوير .   


Publié écourté et partitionné sur Al Huffington Post : 4e, 5e, 6e et 7e
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http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/lislam-nest-pas-homophobe_3_b_5491262.html
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http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/lislam-nest-pas-homophobe_5_b_5491320.html
http://www.huffpostmaghreb.com/farhat-othman/lislam-nest-pas-homophobe_6_b_5491404.html